J’ai trouvé l’origine d’un ancêtre, Jean Charles GODAILLIER, grâce à la prise de la Bastille. J’en parlais dans un précédent article.
Suite à cette trouvaille, je me suis empressé de parcourir les archives d’État civil de la ville de Gratibus (Somme) afin de continuer à remonter la branche. J’ai découvert énormément d’actes associés au patronyme GODAILLIER (ou GODAILLER). Face à la multitudes de documents il était devenu bien difficile de me représenter mentalement les ramifications familiales. Je me suis alors attelé à la cartographie de cette famille afin de mieux me représenter qui était qui.
J’ai ainsi découvert notamment que François GODAILLER, père de Jean Charles GODAILLIER dont j’ai parlé ici, s’était marié plusieurs fois et avait eu le nombre impressionnant de 20 enfants de trois mariages différents ! Enfin, c’est ma supposition car je fais face à un mystère que je pense avoir résolu mais qui m’intrigue encore aujourd’hui.
J’ai trouvé initialement quatre femmes différentes mais uniquement trois mariages. A ce mystère s’est rajouté des incohérences de dates qui m’ont fait analyser tous les acte de manière méthodique et chronologique.
Le mariage qui m’intéresse ici est son premier le 26 février 1726 à 18 ans avec Jeanne LE QUÏE (Le QÏUE ?)
Si je déroule les actes de naissance et de décès jusqu’en 1738, tout va bien. C’est en 1742 que cela se complique avec la naissance de son neuvième enfant, Marguerite GODAILLIER. La mère n’est plus Jeanne LE QUÏE mais Jeanne LE CULQ. Ce nouveau patronyme perdure dans les actes qui vont suivre. Initialement j’ai cru à une seconde femme, mais je ne trouvais pas la moindre trace du mariage associé. Plusieurs indices m’ont fait penser à un changement d’orthographe et donc qu’il s’agissait bien de la même personne.
- Le premier fils, François, avec Jeanne LE QUÏE est né en novembre 1726. Or, je retrouve en 1751 le décès d’un second François, fils de Jeanne LE CULQ, qui serait né 24 ans plus tôt, en … novembre 1726.
- Jeanne LE CULQ décède à environ 40 ans le 04/08/1742 ce qui fait une naissance autour de 1702. Or, Jeanne LE QUÏE est née le 06/10/1702 à Gratibus.
- J’ai encore un doute sur l’orthographe de Jeanne LE QUÏE et notamment si le tréma est sur le I ou le U (LE QÜIE). Mais on pourrait envisager que la prononciation de LE QUÏE soit proche de LE CULQ. L’orthographe n’existant pas à l’époque, l’écriture aurait alors évolué sur LE CULQ.
Le schéma suivant résume la situation.
J’ai alors conclu qu’il s’agissait de la même femme, dont le patronyme aura évolué de LE QUÏE vers LE CULQ.
Mais alors pourquoi ?
Je me suis demandé si un changement de prêtre n’avait pas été une explication possible. Mais en regardant bien les actes, le prêtre est le même. Jean DUBOIS né vers 1683 a commencé à rédiger et signer tous les actes de Gratibus dès le 19/08/1720 (après quelques actes en 1716 et 1717). Il est décédé le 24/05/1763 à 80 ans. Jean DUBOIS aura alors été le prêtre de la paroisse de Gratibus pendant 43 ans. François GODAILLIER a connu ce prête quasiment toute sa vie d’adulte.
En terme de registre, nous sommes toujours sur le même document : Gratibus (Sainte-Barbe) : baptêmes, mariages, sépultures – 1678-1764 – Cote : 5MI_D548.
Donc pourquoi l’orthographe a t-elle évolué en l’espace de huit pages dans le registre ? Mystère !
Vous pouvez retrouver mon arbre détaillé sur Geneanet avec François GODAILLIER.